SOMBRE PRÉSAGE

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- Laissez-moi vous présenter mes amis. Déclara Nathanaëlle.

Reyan se tourna alors pour dévisager avec un peu plus d'attention ses futurs acolytes. Après-tout, ils allaient sûrement passer plusieurs heures, voire même plusieurs jours, dans les profondeurs mystérieuses de la plus ancienne bibliothèque dont il ait jamais entendu parler, à la recherche d'un ermite au nom improbable, dont l'existence même tenait de la légende. Cela méritait bien qu'il s'intéresse d'un peu plus près à ceux qui allaient être ses compagnons de voyage... ou d'infortune, suivant ce que le destin leur réserverait.

-Le jeune mage se nomme Donovan, et son loup Eldurulfur. Anonça Nathanaëlle.

Reyan adressa un signe de tête au jeune homme. Pas très grand, ni très épais, sans aucune carrure, il avait, avec ses pupilles rouges, sa robe décorée et sa sacoche de grimoires, tous les attributs du magicien. A part peut-être... Oui, à part peut-être ses canines légèrement proéminentes, comme celles d'un lycan. Peut-être y avait-il un lien avec le loup magique justement. Il rangea ce mystère dans un tiroir de sa mémoire avec une note posée dessus : "à creuser plus tard".

-L'elfe telerin a pour nom Anarion, Continua la jeune fille.

Celui-là, Reyan l'avait déjà entraperçu une ou deux fois dans la cité, sans jamais vraiment chercher à savoir qui il était. Ses oreilles effilées, ses cheveux dorés et sa silhouette élancée l'avaient déjà classé dans la catégorie des elfes avant même la présentation de Nathanaëlle. Ayant côtoyé les elfes pendant plusieurs années dans sa jeunesse, Reyan les connaissait bien, sans pour autant avoir la prétention de connaître tous leurs secrets. La preuve, il n'avait jamais encore rencontré d'elfe Telerin. Il fallait bien un début à tout. Nouveau tiroir, nouvelle note.

-Et la demoiselle s'appelle Arthémise. Termina la semi-elfe.

Reyan sourit. Elle avait, semblait-il, gardé le meilleur pour la fin. Son regard vif glissa de nouveau sur les formes agréables de la jeune femme et remonta jusqu'à l'ombre du capuchon qu'ils tentèrent de percer, en vain. Que cachait donc cette Arthémise sous cette cape. Tant de mystère comblait le roublard de joie. Troisième tiroir, troisième note.

Il allait en avoir des choses à éclaircir ! Tant mieux, cela mettrait du piment dans leur aventure.

- Vous tous, je vous présente Reyan de Ker Brisac, humain de son état pour autant que j'en sache et maître es roublardise et acrobate à ses heures. Enchaîna Nathanaëlle sans même lui laisser le temps de se présenter de lui-même.

Accrochant son plus beau sourire sur ses lèvres, il esquissa une courbette avant de brandir à nouveau son imposant trousseau de passes-partout qui, par un miracle connu de lui seul, ne faisait aucun bruit.

- C'est vrai que je m'y connais quelque peu en acrobaties et serai très heureux de vous en faire la démonstration mais, voyez-vous, je crois que c'est d'un autre de mes talents dont nous avons besoin dans l'immédiat. Car, si je peux me permettre de compléter le portrait peu flatteur que notre chère amie vient de dresser de moi, figurez-vous que je m'y entends plutôt bien pour ouvrir les portes, déverrouiller les coffres, bidouiller les serrures, ... ce genre de choses quoi. J'ai... comme qui dirait la main leste. Ajouta-t-il. Voyez plutôt.

Et sans faire de cérémonie, ni une ni deux, il tira une petite clé en cuivre du trousseau, l'inséra dans la serrure rouillée de la porte de pierre et, après un clin d’œil à Nathanaëlle, la tourna une fois, deux fois...

Invité

... trois fois et... Clic... CLAC !

Le mécanisme interne de la porte, qui ne semblait pas avoir l'habitude de servir, faisait un drôle de bruit, répercuté, comme un écho par les murs rapprochés de la ruelle. Il y eut encore des clics, des clacs, des craquements et des grincements, des pauses et des reprises. Et soudain une pause plus longue, qui semblait s'éterniser, alors que le soleil poursuivait sa course à l'assaut du zénith. Le mécanisme était-il grippé ?

Non, car sans même un bruit avant coureur, la porte s’entrebâilla soudain, dévoilant une étroite bande sombre sur son contour gauche, là où, quelques secondes auparavant, il n'y avait que les pierres du mur de bibliothèque. On ne pouvait, à cet instant précis, qu'admirer l'ingéniosité et l'intelligence des architectes et des maçons qui avaient élaborés cette porte dérobée.

Un souffle d'air froid, chargé d'une légère odeur de moisi, se répandit au même moment dans la ruelle.

Invité

Nathanaëlle frissonna. L'air qui se dégageait de la porte était frais, laissant présager que l'immersion dans les tréfonds du bâtiment n'allait pas être une partie de plaisir. Quant à l'odeur ... C'était entre les oeufs pourris et le renfermé. Ou peut-être un mélange des deux. Une incommodante comme celle-ci était rare à trouver en dehors des bas-quartiers. C'était à se demander depuis combien de temps personne n'avait pénétré cet endroit.

Ces constatations étant faites, la semi-elfe était forcée de constater que le talent de Reyan l'avait impressionnée. Il ne lui avait pas fallu plus de quelques minutes pour déverrouiller une porte qu'elle-même n'avait pas pu ouvrir.
À croire qu'accepter le roublard dans l'équipe avait été une bonne idée ...

Maintenant que la porte était ouverte, il n'y avait pas à tergiverser. La guerrière se dirigea vers l'ouverture d'un pas décidé, remerciant Reyan d'un signe de tête comme elle passait devant lui.
Elle franchit le seuil de la porte sans se retourner pour s'assurer que ses amis la suivaient. S'il étaient venus jusque là, ce n'était probablement pas pour rester plantés devant une porte ouverte.
Nathanaëlle s'enfonça donc dans l'obscurité, tous les sens aux aguets.

Sujet: Re: SOMBRE PRÉSAGE Mer 30 Jan 2019 - 21:47

Un nouvel arrivant venait de les rejoindre, d'après de ce Donovan pouvait observait Nathanaëlle ne l'appréciait pas. Il préféra ne pas juger dès le début mais restait sur ses gardes au cas où. Eldurulfur disparut au moment où le nouveau venu nommé Reyan s'avançait pour déverrouiller la porte. Lorsque le déverrouillage fut terminé, Nathanaëlle s'avança. Donovan voyait que l'intérieur était très sombre et qu'avancer à l'aveugle n'était pas forcément une bonne idée. Sans aucune prétention, il s'avança et passa directement derrière son amie. Il tapa doucement sur l'épaule de Nathanaëlle pour lui signaler sa présence et créa une boule de feu dans ses mains pour pouvoir voir mieux dans cette obscurité.

La boule de feu permettait de voir un peu plus dans un diamètre de quelques mètres. Donovan n'avait pas l'habitude des aventures de ce style mais se sentait prêt, il s'était engagé pour aider Nathanaëlle et plus généralement à Sinastra. Il restait derrière Nathanaëlle et lui demanda calmement:

- Est ce que tu as la moindre idée de sur quoi on va tomber?

Puis il s'approcha pour demander en murmurant à la semi-elfe :
- Au passage, tu n'as pas l'air d'apprécier le nouveau venu, devrais-je m'inquiéter de quelque chose?

Sujet: Re: SOMBRE PRÉSAGE Jeu 31 Jan 2019 - 12:05

Si le nouveau venu ne pouvait voir son visage, Arthémise, elle, ne se priva pas de l'observer. La réaction de Nathanaëlle l'avait surprise ; elle qui était toujours si accueillante s'était montrée avec cet homme froide et distante. La vampire n'en avait été que plus méfiante ; si la semi-elfe n'aimait pas l'inconnu, il devait y avoir des raisons, de bonnes raisons.
L'échange entre les deux lui donna matière à réfléchir. Ainsi donc, l'homme était du genre à ruser et à s'enfuir ?
Mais lorsqu'il reprit la parole, l'air soudain plus sérieux, pas un de ses mots n'échappa à la rouquine, et la sincérité émanant de sa voix la convainquit. Le roublard tenait à certains habitants de la cité et était pour eux prêts à aider la petite troupe. C'était là la meilleure des raisons ; il agissait pour protéger ceux qu'il aimait. Et si Nathanaëlle l'acceptait au sein du petit groupe dont, malgré elle, il semblait qu'elle ait pris la tête, Arthémise ne doutait pas un instant qu'il serait un allié de taille. Nul doute qu'il saurait leur être utile, peut-être même indispensable.

Elle inclina légèrement la tête en guise de salutation lorsque la guerrière la nomma, reconnaissante envers celle-ci de n'avoir révélé que son nom, notant au passage la curiosité de l'homme face à elle.

Puis Nathanaëlle déclina son identité, le présentant rapidement -présentation que Reyan, puisque c'était son nom, compléta à sa guise, sourire aux lèvres.

La main leste... C'était donc un voleur. Arthémise comprit soudainement mieux l'anthipathie de son amie vis-à-vis du nouveau venue. Quant à elle, cela lui important peu ; elle était convaincue désormais que Reyan pourrait les aider, et c'était tout ce qui comptait. C'est pourquoi elle laissa échapper un sourire soulagé lorsqu'il ouvrit la porte. Sa technique était impressionnante ; il se révélait déjà d'une aide précieuse.

Sans aucune hésitation, elle s'engouffra à son tour dans l'obscurité, ravie d'échapper ainsi au soleil montant. Elle retint un sourire en entendant les questions de Donovan, amusée de sa candeur. Cependant, si celle-ci était touchante, Arthémise se demanda soudain s'il saurait se défendre, besoin étant...

Elle tira sur son capuchon, laissant sa chevelure déferler dans son dos, secouant la tête. Elle observa l'endroit où ils se trouvaient, tordant le nez face aux relents de moisi qui imprégnaient l'atmosphère.

Rejoignant Donovan et la semi-elfe, elle attendit les autres, impatiente. Elle voulait trouver des réponses.

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Alors qu'à la suite de Nathanaëlle, ils commençaient à s'engouffrer, les uns après les autres, dans l'embrasure de la porte, la boule de feu de Donovan leur dévoilait les contours mouvants de l'endroit où ils se trouvaient.

C'était un conduit, un boyau même, qui ne méritait le nom de couloir que parce qu'il semblait avoir été fait de mains d'homme. Plutôt étroit, il obligeait le petit groupe à se tenir les uns derrière les autres car il n'y avait de la place que pour deux personnes de front... et encore, deux personnes assez minces. Par endroits, les murs étaient recouverts de mousses et de lichens mais il n'y avait ni moisissures pour expliquer cette vilaine odeur qui faisait froncer le nez de nos aventuriers, ni toiles d'araignées, ni poussière au sol.
Le couloir n'était pas très long car, malgré la faible lumière que répandait la boule de feu du magicien, en plissant les yeux, n'importe qui aurait pu deviner, en face de l'entrée, une petite porte de bois qui bouchait tout le tunnel. A mi chemin, enfin, dans une applique de métal rouillé, se trouvaient ce qui semblait être deux torches éteintes.

Donovan avançait doucement en suivant Nathanaëlle de près, pour s'assurer qu'il puisse la voir avec la faible intensité de sa boule de feu mais il gardait quand même une certaine distance pour éviter de la bousculer si elle s'arrêtait et que la boule de feu ne vienne en contact avec un des tissus de la semi-elfe. L'odeur qui planait dans cet étroit passage était à peine supportable mais il essaya de ne pas être trop dérangé par ce détail. Il continua d'avancer quand Eldurulfur fit son apparition à ses pieds. Surpris, Donovan s'arrêta et manqua de tomber en avant. Il se rattrapa à un peu de mousse sur une des parois. Il se releva et observa son louveteau se diriger vers Arthémise et resta à ses côtés pour marcher avec elle.

Donovan afficha un sourire quand il vit l'animal heureux de marcher avec la jeune femme aux pupilles rouges comme lui. Il se retourna pour voir qu'ils étaient arrivés devant une porte en bois. Elle semblait fermée mais le jeune mage avait remarqué une chose pour laquelle il pouvait faire quelque chose. Il s'avança passa à côté de Nathanaëlle et alluma les deux torches éteintes placées dans l'applique de métal.

Il regarda Nathanaëlle en souriant :

- Au moins on y verra certainement plus clair qu'avec ma boule de feu.

Puis, il se replaça en deuxième position de la file.

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Le CLAC sonore qui résonna dans la ruelle sonna comme une douce musique aux oreilles du roublard qui esquissa un sourire. La porte d'entrouvrit alors en exhalant une forte odeur de moisi. Le sourire de Reyan s'agrandit. Il n'en attendait pas moins d'une plongée dans les profondeurs de la Bibliothèque.
Il s'écarta pour laisser passer Nathanaëlle. Tout à sa galanterie d'ancien noble, il avait l'intention de laisser passer les femmes avant de se glisser derrière la beauté au capuchon mais le jeune magicien au loup le devança en s'engouffrant à la suite de Nathanaëlle. Reyan fronça un sourcil et leva l'autre en une grimace qui signifiait, chez lui,la perplexité. Une perplexité tintée d'amusement en l’occurrence. Ce Donovan aurait-il quelques sentiments pour la guerrière elfe ? Voilà qui était intéressant... et lui faisait une chose de plus à creuser. "Décidément, cette aventure s'annonce vraiment palpitante." Se dit-il en s'engouffrant dans le couloir sombre à la suite d'Arthémise.

Il écarquilla les yeux dans la pénombre, bénissant la faible lueur prodiguée par le magicien, quelques pas devant lui. Le couloir semblait avoir été construit par l'homme. Plutôt ancien mais bien entretenu. Il laissa courir deux doigts le long d'un mur et ne ramassa que de la mousse verdâtre. Ce couloir avait l'habitude d'être emprunté... il en aurait mit sa main à couper.
Devant eux, le tunnel se déroulait en ligne droite, jusqu'à une petite porte leur barrant le chemin. Reyan sourit. "On dirait bien que mes compétences vont de nouveau servir" pensa-t-il avant de se demander comment accéder à la porte. Il était en quatrième position, derrière Nathanaëlle, Donovan, Arthémise et le loup qui venait de réapparaître. S'il voulait accéder à la porte, il lui faudrait passer devant tout ce monde... hors, il ne semblait y avoir de la place que pour deux personne de front.

Il en était là dans ses réflexions lorsque Donovan, utilisant sa magie, alluma les deux torches qui se trouvaient dans leurs appliques de chaque côté de la porte.

-Bien joué l'ami ! Lança-t-il au magicien. Maintenant, si vous voulez bien vous tasser un peu sur la droite, je vais passer examiner cette porte. Ajouta-t-il. Et, joignant le geste à la parole, il entama la remonté du couloir en se tassant, de profil, sur la gauche.

Absolument rien. Anarion avait beau avoir fouillé chaque centimètre carré de la portion de mur qui lui avait été dévolue, il ne trouva rien. Sa frustration allait grandissante, non seulement parce que sa curiosité était toujours vive, mais aussi parce qu'il sentait sourdre des murs infects et de la porte de pierre une étrange présence. Ça n'était peut-être - probablement - que l'aura de magicien du jeune Donovan qu'il ressentait, mais il pouvait également s'agir d'une autre présence, bien moins amicale... et que ce soit l'un ou l'autre, il voulait continuer cette aventure pour en apprendre plus. C'est pour cela que l'absence de porte, de fenêtre, de soupirail ou même de fissure était frustrant ; mais il lui fallait bien reconnaître son impuissance.

Il retourna auprès du groupe hétéroclite et, croisant le regard de Nathanaëlle, hocha la tête négativement.

- Chou blanc.

Il regarda la porte, se demandant s'il serait judicieux de forcer le passage. Il était certain qu'ils pourraient y arriver, notamment grâce à la force vampirique d'Arthémise ; il pourrait également la geler à une température si basse qu'elle se briserait d'elle-même, et il était sûr que Nathanaëlle et Donovan ne seraient pas en reste d'idées. Mais cela les mettrait dans une position hostile, et ce n'était pas le but qu'ils recherchaient - d'après ce qu'il avait compris, l'homme qu'ils recherchaient risquait d'être déjà assez déséquilibré. Non, ce n'était pas une bonne idée. Il y avait une autre solution...

Durant sa vie errante, il avait déjà été forcé, dans des conditions... particulières, de se procurer des choses qui ne lui appartenaient pas. Et il avait trouvé une solution fort pratique pour ouvrir des serrures récalcitrantes : il lui suffisait de mettre sa main sur la serrure, et la glace la remplissait jusqu'à prendre la forme de l'intérieur. Il ne lui restait plus qu'à attendre quelques secondes que la glace fonde un peu (puisqu'elle collait au métal), à tourner, et le tour était joué. Mais avant qu'il ait pu proposer cette solution, un bruit attira son attention : le bruit de tuiles qui bougeaient. Il ne s'agissait pas d'un oiseau, car la créature qui provoquait le léger crissement des tuiles, presque imperceptible, était sûrement plus massive. Pendant une fraction de seconde il se demanda s'il pouvait s'agir de Kéa qui se promenait sur les toits - même si ce n'était pas son genre -, puis une autre hypothèse moins agréable lui vint à l'esprit.
Il se retourna à temps pour voir un jeune homme se laisser tomber légèrement à terre. Il avait ce regard typique, pétillant mais acéré, de ces personnes qu'on peut facilement sous-estimer et le regretter ensuite ; cependant il ne le rangea pas dans la catégorie "menaces", car il brandissait un trousseau de clés. Tant mieux ! S'il pouvait éviter d'utiliser ses pouvoirs et de se fatiguer, cela serait pour le mieux.

Puis Nathanaëlle parla, et Anarion la regarda en haussant les sourcils. Il ne l'avait jamais entendu être aussi cynique, et la connaissant il était certain que ce n'était pas sans raisons. Il regarda le nouveau venu sous le filtre de l'animosité de Nathanaëlle, et même s'il ne lui voyait pas d'autre défaut que celui d'être malhonnête il savait très bien qu'on pouvait cacher sous une apparence sympathique les pires défauts. Enfin, Nathanaëlle savait se débrouiller seule... et de plus, la réponse de l'inconnu lui semblait plutôt honorable, et il sentit une réelle conviction émaner de ses propos. De plus, de son point de vue, avoir un personnage tel que lui dans leur groupe serait un atout non négligeable.

Lorsque Nathanaëlle le présenta, il adressa un signe de tête au jeune homme, inclinant légèrement la tête. Puis lorsqu'il se fut présenté à son tour, il s'attela à déverrouiller la porte et réussit son affaire.

Le passage ainsi dévoilé était merveilleusement suggestif : sombre, froid et moisi. Évidemment, Nathanaëlle n'hésita pas avant de s'y engouffrer, entraînant à sa suite Donovan, Arthémise puis Reyan. Fëanor poussa un jappement, et Anarion lui suggéra de s'évanouir dans les airs. Fëanor avait du mal à tenir en place, et dans un espace confiné comme celui-ci il serait bien capable de mettre le feu à la cape d'un de ses amis. Il le ferait revenir si le besoin s'en faisait sentir.

Le couloir était assez long pour qu'ils se retrouvent dans une obscurité presque complète, mais pas assez pour que les bruits de l'extérieur ne puissent plus leur parvenir. En marchant, Anarion ressentit plus qu'il n'entendît la présence proche d'un conduit d'égout. Il eut un petit sourire satisfait. Certes, les parois lui faisaient obstacles, mais l'eau pourrait passer par les fissures, et de plus l'air était assez humide pour lui fournir une arme potentielle. Lorsqu'ils s'arrêtèrent face à la porte qui leur barrait le passage, il se retourna, surveillant leurs arrières et attendant que Reyan fasse son office.

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A peine Anarion eut-il prit sa place à l'arrière du groupe que, dans un long mais discret grincement, la porte qu'il venait de franchir commença à se refermer. Elle se refermait lentement mais sûrement, sans que rien ne semble pouvoir l'arrêter. Et finalement, dans un petit claquement sec suivit d'un CLIC-CLAC évocateur, elle se ferma définitivement sous les yeux de l'elfe telerin.
Il n'y eut pas de courant d'air, pas de grondement, pas de boule de feu... juste l'obscurité totale et le silence, à peine troublé par les respirations respectives des cinq aventuriers maintenant pris au piège. L'étroit couloir étant maintenant devenu hermétique, l'air se fit plus épais, les flammes des torches allumées par Anarion, plus droites et dociles. Allaient-ils mourir ici, avant-même d'avoir vraiment commencé leur quête ?

Non, car avant même que Reyan n'ait le temps de dépasser Arthémise -ce qui devait probablement le décevoir, au vu de la promiscuité- la petite porte qui leur barrait le passage vers l'avant se déverrouilla dans un CLIC-CLAC similaire au précédent. L'instant suivant, le panneau de bois pivotait légèrement sur ses gonds, répandant une odeur de moisissure encore plus forte et dévoilant un escalier descendant vers des profondeurs obscures. Pas un souffle d'air ne se faisait sentir mais, pour des oreilles fines et entrainées telles que celles des elfes, un faible grattement pouvait être audible.

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- Est ce que tu as la moindre idée de sur quoi on va tomber? Au passage, tu n'as pas l'air d'apprécier le nouveau venu, devrais-je m'inquiéter de quelque chose?

Le jeune mage était le seul à parler, ou presque. Seuls Reyan et lui osaient prendre la parole. Les autres se taisaient, comme si l'atmosphère de l'endroit se reflétait sur leur humeur. Et il y avait de quoi ...

En tête de la file, la semi-elfe attendait, un peu impuissante, que les choses se passent. Tout était allé vite : l'arrivée du groupe dans le tunnel, la proposition de Reyan d'aller examiner la porte, l'arrivée d'Anarion ... Nathanaëlle avait d'ailleurs cru que son ami ne les rejoindrait jamais. Mais il était venu, et à présent ils étaient au complet.

La guerrière n'avait pas eu le temps de répondre aux questions de Donovan, ni de le remercier d'avoir allumé les torches. Si l'agitation de la troupe ne l'en avait pas empêchée, elle aurait d'ailleurs signalé à son ami que près de la moitié du groupe possédait la capacité de voir dans le noir ... ce qui ne rendait bien sûr pas le geste du mage moins sympathique.

Malgré son calme apparent et la conscience aigüe de la dangerosité de leur situation, Natha ne put s'empêcher de sursauter lorsque la porte se referma derrière eux. En une demi-seconde, des milliers de pensées toutes plus alarmantes les unes que les autres lui traversèrent l'esprit. Allaient-ils rester enfermer ici ? Était-ce un piège ? Combien de temps le volume d'air dans ce couloir leur permettrait-il de survivre ? Un déchaînement de magie dans ce couloir étroit permettrait-il de forcer la porte devant eux sans tous les tuer ?

Un bruit similaire au premier se fit entendre, et la porte en question pivota sur ses gonds. L'odeur qui se répandit dans le couloir n'était pas agréable, hélas, surtout pour qui avait les sens surdéveloppés. Et ce grattement que la jeune femme distinguait ...
Quant à savoir où ils étaient et ce qu'il s'y passaient, ils n'étaient pas plus avancés. Mais au moins n'y avait-il qu'une seule issue possible, et ainsi ils savaient où aller ...

Précédant ses compagnons, Nathanaëlle franchit la porte et commença à descendre l'escalier.

Alors que le louveteau restait avec Arthémise, Donovan restait aux côtés de Nathanaëlle. Il n'avait pas forcément confiance en ce nouveau passage. Dans l'obscurité, un escalier, le meilleur moyen de tomber et de se casser quelque chose. Nathanaëlle avança et Donovan la suivit mais à peine rendu à la première marche, il remarqua qu'il ne voyait absolument rien. Il se demanda si prendre une des deux torches était une bonne idée. Il pensa qu'avoir les mains libres en cas de besoin serait plus facile avec une boule de feu plutôt qu'une torche. Il créa donc une boule de feu dans sa main et commença à descendre en se maintenant à la paroi de l'autre main.

Il faisait attention à ne pas bousculer la semi-elfe. Il se pencha en avant vers la guerrière :

- Dis, est ce que tu veux que je mettes plus de lumière pour que tu puisses mieux voir?

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CLIC CLAC... le bruit familier du verrou qui s'ouvre ne procura pas au roublard la même satisfaction que le précédent. Non pas qu'il fut malheureux que la porte se soit ouvert, non, ils allaient pouvoir avancer vers la suite de leur aventure, découvrir leur destinées au bout du tunnel, bla bla bla... Oui, ça, c'était une bonne chose. Non, en fait, il n'aimait pas le fait que cette porte n'ait pas eu besoin de lui pour s'ouvrir.
Outre le fait qu'il aimait plus que tout se confronter à une serrure récalcitrante, se creuser la tête à imaginer son dispositif interne, faire jouer ses doigts avec dextérité en essayant de trouver la meilleure façon d'atteindre le loquet... outre tout ça, il n'avait pas eu à se faufiler jusqu'à la porte. Il n'avait pas eu à dépasser ses compagnons de devant dans l'étroit couloir. Il n'avait pas eu à frôler la jeune femme aux cheveux de feu et aux courbes généreuses... Il soupira...

Mais Reyan était têtu, très têtu. Sa famille, et en particulier son père, en avaient fait les frais.
Il ravala donc sa frustration et, voyant qu'Arthémise et Anarion ne bougeaient pas, il décida de suivre Nathanaëlle et Donovan derrière la petite porte de bois.

- Excusez-moi gente Dame. Dit-il en frôlant la jeune femme au passage.

Elle avait une odeur enivrante. Une odeur de femme, mais avec quelque chose de différent. Lui, avait beaucoup côtoyé de femmes de toutes sortes : des grandes, des petites, des blondes, des rousses -il avait un faible pour les rousses- des jeunes, des plus âgées, des humaines, des elfes, des belles, des... non, en fait, que des belles... Bref, il avait vu -et de près- toutes sortes de femmes. Mais jamais comme celle-ci. Il y avait dans son parfum quelque chose de puissant, de métallique, sans qu'il sache dire quoi.

Avant que son esprit n'aie le temps de se pencher sur la question, il était arrivé à la porte. Et voilà qu'il contemplait maintenant un escalier s'enfonçant dans les ténèbres.
Fronçant le nez à cause de l'odeur nauséabonde qui s'en échappait, il avisa la faible lueur de la boule de feu du magicien qui s’amenuisait à mesure que celui-ci descendait les marches.

- Gast ! Souffla-t-il en maudissant les elfes et leur vue nocturne.

Lui qui n'était qu'un simple humain incapable de voir dans le noir, allait devoir trouver une autre solution pour descendre ces marches sans risquer de se casser une jambe... ou pire. On ne savait jamais ce qui pouvait jaillir d'un escalier descendant vers les ténèbres. Il jeta un œil à la torche qui, dans son applique à droite de la porte, semblait lui faire de l’œil. Il s'en saisit, remarquant au passage que la flamme ne bougeait pas, brûlant droite, signe qu'il n'y avait nul courant d'air.
Puis, torche à la main, regard vif et pied leste, il s'engagea à la suite de la semi-elfe et du magicien, à l'assaut des profondeurs.

Invité

- Dis, est ce que tu veux que je mettes plus de lumière pour que tu puisses mieux voir?

Nathanaëlle s'arrêta. Une fois de plus, elle se demanda d'où le mage sortait. Il n'avait pas l'air de bien connaître les aptitudes des elfes … mais on ne pouvait l'en blâmer. Avant son arrivée à Sinastra, la semi-elfe elle-même ignorait tout des autres races que la sienne. Donovan semblait être dans la même situation.

Puisqu'elle n'avait pas eu l'occasion répondre à ses précédentes questions, la guerrière répondit à celle-ci. Elle se tourna vers lui, lui faisant face.

- … C'est gentil, Donovan, mais j'y vois parfaitement clair. Les elfes, vois-tu, possèdent des sens surdéveloppés. Ainsi nous sommes nyctalopes, avons l'ouïe fine et l'odorat sensible. Mais merci pour l'intention. Je suis sûre que cette boule de feu sera utile à Reyan ...

Comme la jeune fille se retournait pour confirmer ce qu'il lui semblait avoir entendu, à savoir que le roublard avait été le suivant à s'engager dans l'escalier, elle s'aperçut que, s'il se trouvait effectivement derrière le mage, il tenait à la main une torche.

Bon. On ne pouvait lui reprocher d'avoir du sens pratique. Après tout, une torche pourrait leur être utile en bas. Il fallait seulement espérer que Donovan n'en prendrait pas ombrage.
Avec un regard désolé pour son ami, la guerrière reprit sa descente.

Invité

Elle n'eut pas à descendre bien longtemps avant d'arriver sur un palier. Un bien étrange palier, à vrai-dire.
C'était une dalle de pierre de trois mètre sur trois, lisse, sans mousse et, encore une fois, sans poussière. En face, une vue elfique pouvait distinguer des marches qui remontaient, tandis qu'à droite et à gauche, deux murs lisses se faisaient face, seulement percés de deux niches symétriques dans lesquelles reposaient deux statues identiques aux visages lisses. EN dessous des niches, qui se trouvaient à bonne hauteur, dans deux appliques en métal rouillées, se trouvaient deux nouvelles torches neuves. Rien d'autre.

Rien.. si ce n'est... le grattement.
Celui-ci, bien que toujours faible, était maintenant audible de toutes les oreilles. Il semblait venir d'en face, là où les marches remontaient. Et s'accompagnait d'un autre son étrange... difficile à discerner, et encore plus difficile à identifier.

Anarion n'aimait pas vraiment la tournure que prenaient les évènements. Il avait cru pendant un instant qu'ils allaient se retrouver enfermés entre les deux portes, et même s'il n'était pas claustrophobe la perspective n'avait rien de réjouissant. Mais heureusement l'autre porte s'était débloquée, ce qui indiquait clairement que quelqu'un - ou quelque chose - les menait là où il voulait qu'ils aillent. Mais après tout, rencontrer le propriétaire des lieux n'était-il pas leur but ?
Devançant Arthémise, il s'avança vers la porte à la suite de Reyan, curieux. L'odeur n'était certes pas des plus agréable, mais le goût de l'aventure l’appelait en avant. Sauf que le voleur s'était arrêté devant l'encadrure... Ha ! Anarion aurait poussé un ricanement s'il n'avait pas craint d'offenser Reyan. Enfin, plutôt, craint d'ébranler la cohésion de leur groupe. De toute façon, il n'eut pas à attendre longtemps : se munissant d'une torche, l'humain s'avança à la suite du mage et de la semi-elfe et Anarion le suivit. Il entendit Nathanaëlle expliquer à Donovan les aptitudes des elfes, et il fut soulagé qu'elle ne mentionne pas les aptitudes des vampires. Il ne savait pas si Donovan était au courant, Reyan ne l'était probablement pas, et c'était à elle de décider si oui ou non elle partagerait son secret avec eux. De toute évidence, le moment n'était pas idéal.

Puis la guerrière s'arrêta, et Anarion avisa le palier. Il n'y avait toujours pas de poussière, et plus de mousse. Comment se faisait-il que cet endroit soit débarrassé de toute sa poussière, de ses toiles d'araignées et - uniquement sur ce palier - de mousse alors que l'endroit empestait la moisi ? Risquaient-ils de tomber sur une femme de ménage psychotique maniaque du balai ? Ou quelque ennemi moins exotique ?
Pesant le pour et le contre, Anarion prit une décision. Se reculant du groupe, il murmura quelques mots d'elfique, et Fëanor apparut dans l'escalier. Heureusement il ne produisit que quelques étincelles et non une gerbe de flammes ; il revêtait en outre son apparence de renard roux normal et n'était pas enflammé. Anarion lui murmura quelques mots en elfique, lui enjoignant de ne pas s'embraser tant que la situation ne l'exigerait pas. Puis il se redressa, examinant de loin les statuettes étranges.

Invité

Torche dans la main gauche, poing droit sur la hanche, il observait les lieux les sourcils froncés. Bien que toujours sur ses lèvres, son sourire en coin semblait moins taquin, moins large.
D'un regard vif il commença par faire le tour de l'étrange petit palier sur lequel ils avaient débouché. Étrange était bien le mot qui convenait. La taille des lieux, la disposition, faisaient seulement penser à un endroit de passage où l'on ne s'arrêtait guère que pour changer de torche ou reprendre sa respiration après la descente... si l'on était essoufflé.
Une fois cette rapide inspection,son regard inquisiteur se posa plus précisément sur les différents éléments de la pièce -si l'on pouvait appeler cela une pièce- à commencer par les statuettes dans leurs niches. Elles semblaient peu élaborées et de simple factures bien que leur absence de visage leur donnait un air étrange, froid et quelque peu effrayant. Mais il en fallait plus pour effrayer le roublard.
Les niches, dans lesquelles reposaient les statuettes n'avaient rien de particulier. Simples, taillées dans la pierre, elles n'étaient là que pour accueillir leurs habitantes. Il n'y avait qu'une chose étrange...
Reyan passa un doigt sur le rebord de la niche de droite puis le frotta contre son pouce. Rien. Aucune trace de poussière, ici non plus. Pas de mousse non plus, ni de moisissure quelconque. Et pourtant, vu la profondeur, l'air frais et l'humidité, les lieux auraient dû être bien plus dégradés que cela. Et il y avait toujours cette odeur. Cette odeur rance de moisi et de décomposition qui fit plisser le nez au voleur lorsqu'il s'approcha de la seule issue de la pièce.
Il leva sa torche, tentant de sonder du regard les ténèbres de cet escalier. A sa grande surprise les marches montaient. Il s'approcha jusqu'au pied de la première et tendit sa torche le plus loin possible. Les marches montaient toujours, sans aucun signe, aucun indice, rien. Quelque peu frustré, il frotta sa botte gauche sur le dessus de la première marche et ne put que constater ce qu'il avait déjà deviné. Il n'y avait pas de poussière ici non plus.

Il se tourna vers le palier, regarda les autres qui semblaient, eux-aussi, observer les lieux, et pris sa décision.
Il fit un tour rapide de la dalle, attrapant au passage les torches sous les deux niches, qu'il fourra dans sa besace puis, d'un pas décidé, s'engagea en premier dans l'escalier montant. Certes les Roublard n'étaient, en général, pas vraiment des éclaireurs. En plus, la moitié du groupe semblait y voir parfaitement dans le noir. Peut-être aurait-il dû attendre que Nathanaëlle reprenne la tête de la compagnie mais son instinct lui disait qu'il n'y avait pas de risques à grimper ces marches propres et nettes.
Aussi, torche en main, continua-t-il à grimper, sans même attendre que les autres le suivent.

Invité

Sous la torche du voleur, les marches se mirent à défiler, d'abord montant en ligne droite, puis l'escalier commença à tourner, à gauche, à droite, tout droit... les marches propres et sans poussières ni moisissures aucune, s’alignaient les unes à la suite des autres, tantôt menant vers le nord, tantôt vers le sud, parfois à l'est, parfois à l'ouest, tant et si bien qu'il en devenait difficile de se repérer.
De loin en loin apparaissaient des petits paliers carrés où deux ou trois personnes pouvaient sans problèmes faire une pause avant de reprendre la montée. Ils étaient parfois équipés de torchères, souvent vides mais pas toujours.

Et soudain, au bout de près d'une heure de marche, l'escalier se mettait à descendre. Comme ça, sans prévenir.
Arrivés sur un palier, les marches qui en repartaient descendaient à nouveaux vers les profondeurs. Puis remontaient. Et tournaient...
Si bien qu'après deux nouvelles heures de marche Reyan et les compagnons qui l'avaient suivit auraient été bien incapable de dire à quel niveau, de quel côté, à quelle altitude de la bibliothèque, ils se trouvaient. Et d'ailleurs... se trouvaient-ils toujours dans la Bibliothèque ?

Et puis l'escalier s'arrêta aussi soudainement qu'il avait commencé.
Sur le dernier palier, se trouvaient deux portes.
L'une, à gauche, impressionnante par sa taille, semblait forgée dans le métal. Gravée d'étranges signes sur tout son pourtour, elle était fermée par plusieurs verrous reliés par une chaîne épaisse et équipée d'une serrure peu ordinaire.
Celle de droite, quant à elle, ne payait pas de mine. En bois, de simple facture, comme toutes celles qu'ils avaient croisées jusque là, elle était entrouverte. Les étranges grattements, plus forts et plus présents, semblaient provenir de derrière cette porte et étaient maintenant accompagnés d'une chanson fredonnée d'une voix fluette.

La vampire n’avait pas réagi en entendant la porte se refermer sur eux. Cela n’importait pas réellement, au fond. Ils étaient venus chercher des réponses ; ils trouveraient bien comment ressortir plus tard.
Elle continua donc de descendre les escaliers, indifférente à l’obscurité ponctuée des éclats de lumières de différentes sources que ses compagnons cherchaient à créer.

Déboucher sur le palier la laissa perplexe. Elle ne parvenait à discerner ce qui produisait ces sons si étranges, ces sortes de grattements indescriptibles. La présence des torches la surprenait également. Étaient-ils attendus ? Ou peut-être quelqu’un d’autre était supposé prendre ce chemin ?

De plus en plus intriguée et lassée de n’aller que de questions en questions, elle prit la suite de Reyan et le suivit dans le dédale d’escaliers, sans un mot.
Le chemin était long, les escaliers semblaient interminables, tournant tantôt d’un côté, tantôt de l’autre. La vampire fut bientôt perdue ; elle n’avait plus d’autre choix que de continuer à avancer.

Lorsqu’enfin les escaliers s’arrêtèrent, les bruits étranges étaient plus forts. Le palier sur lequel ils arivaient débouchait sur deux portes ; c’était de la seconde, entrouverte, en bois, toute simple, que semblaient venir les grattements, accompagnés désormais de ce qui ressemblait étrangement à une voix. Y-avait-il quelqu’un ici ?

Arthémise s’avança, et, sans hésiter, poussa doucement la porte de bois.